Les chapelles

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Lieu de culte secondaire après l’église paroissiale, la chapelle est un espace consacré qui peut être intégré à un autre bâtiment religieux, comme la chapelle Saint-Joseph de la cathédrale de Tours, ou qui peut être indépendante. À la Renaissance, la ville de Tours comptait 10 chapelles dédiées au culte catholique en dehors des chapelles intérieures construites au sein d’une église. Seules 5 d’entre elles prenaient place à l’intérieur des fortifications. Toutes furent construites avant la fin du XIVe siècle.

 

Filles-Dieu

Nous ne possédons à ce jour aucune information sur cette chapelle si ce n’est qu’elle était localisée à proximité de la porte Saint-Étienne et qu’elle donna son nom à la rue dans laquelle elle était implantée.

 

Petit Saint-Martin

La chapelle du Petit-Saint-martin fut édifiée en 1380 à l’emplacement d’un bâtiment plus ancien dont le mur sud fut remployé pour devenir le mur nord de la chapelle. Elle subit des travaux à la fin du XVe siècle qui eurent pour but de scinder la Nef en deux vaisseaux. Elle appartint à la confrérie du dieu et des apôtres. Saisie à la Révolution, elle fut déclarée bien national puis mise en vente en 1795. Elle devint alors une habitation [Base POP, IA00071226].

Toujours visible aujourd’hui au 22 de la rue du même nom, la chapelle sert d’annexe à l’école des beaux-arts de Tours.

 

Saint-Jacques

Deux chapelles Saint-Jacques existèrent à Tours. La première était située le long de la Loire, à proximité de l’église Saint-Julien. Elle fut détruite lors de la construction de la clouaison de Jean Le Bon au XIVe siècle. Une seconde fut implantée sur l’île à laquelle elle donna son nom sur la Loire. Elle fut détruite à son tour au XVIIIe siècle lors de la démolition de l’île pour la réalisation du pont Wilson [Logeais, 1870, p. 71].

 

Saint-Jean Saint-Jean-Baptiste

Située aux n°2 de la rue Julien Leroy et au n°3 de la rue Rapin, la chapelle Saint-Jean Saint-Jean-Baptiste, encore visible aujourd’hui, est implantée au sud-ouest du cloître Saint-Martin. La chapelle était à l’origine un baptistère connu sous le vocable de Saint Jean-Baptiste dont les premières mentions remontent au VIe siècle. Elle aurait été reconstruite au cours du XIIIe siècle. Certains auteurs avancent la date de 1230 pour la campagne de reconstruction mais rien de permet de confirmer cette datation. Le Chevet plat de la chapelle fut percée d’une verrière réalisée par les artistes de l’atelier Lobin en 1888 [Base POP, IA00071230].

 

Saint-Jean des Coups

Cette chapelle, aujourd’hui disparue, était visible rue François Clouet au niveau du jardin Mirabeau. Elle fut bâtie dans la seconde moitié du XIIe siècle. Elle portait alors le nom de chapelle Saint-Jean-Baptiste. Au début du XIIIe siècle, des travaux furent entrepris pour voûter l’abside et la nef. Par la suite, elle fut rattachée à un cimetière. En 1856, après une inondation, le cimetière fut fermé. La chapelle, désormais inutilisée, fut détruite vers 1890. La frise de l’abside fut sauvée de la destruction et conservée dans les collections de la Société archéologique de Touraine [Base POP, IA00071225].

 

Saint-Libert

Cette chapelle fut vraisemblablement édifiée à la fin du VIIe ou au début du VIIIe siècle. Il s’agissait à l’origine d’un sanctuaire dédié à Leobardus, ermite de Marmoutier, mort en 593 [Riou, 2016, p. 77]. La chapelle ne fut jamais érigée en église paroissiale. Selon les hypothèses émises, elle aurait été la chapelle des comptes de Tours puis serait entrée dans le domaine des rois de France [Riou, 2016, p. 79]. En 1485, elle connut d’importantes rénovations. Le sol et le décor furent refaits et elle fut dotée d’une charpente à chevrons en coque de Vaisseau renversée disposant d’une toiture en ardoises [Riou, 2016, p. 158].

La chapelle actuelle se compose d’une unique nef mais elle comprenait à l’origine un chevet qui portait ses dimensions intérieures à environ 24 mètres de long [Fleury, 2014, p. 2]. Le bâtiment est longé de contreforts et dispose encore de ses deux voies d’accès, sous la forme de portails en arc brisé, au sud et à l’ouest. Il est possible que le portail ouest ait accueilli un porche et un clocher à pignon [Fleury, 2014, p. 4 & 6]. Les deux murs latéraux présentent des modillons figurant des figures humaines, des décors végétaux et géométriques et des têtes monstrueuses [Fleury, 2014, p. 3].

Désaffectée au XVIIIe siècle, elle connut plusieurs usages commerciaux. Elle devint entre autres une production de salpêtre, un entrepôt de bois ou encore une fabrique de boissons et conserves [Gorry, SAT]. Elle fut rachetée en 2011 par la Société archéologique de Touraine qui la restaura et en fit son siège. Elle peut être admirée au 37 de l’avenue André Malraux.

 

Saint-Lidoire

Implantée au n°1 de la rue Saint-Lidoire, cette chapelle était antérieure au milieu du XIVe siècle. Elle fut, en effet, détruite en 1357 avant d’être reconstruite. Elle fut définitivement démolie en 1573 [Malenfant, 2016, p. 69].

 

Saint-Nicolas des Quatre Coins

Située aux n°1 et 3 rue de La Bazoche, la chapelle Saint-Nicolas des Quatre Coins fut vraisemblablement édifiée entre les XIIIe et XIVe siècles. Une importante campagne de remaniement fut entreprise au cours du XVe siècle. Une nouvelle chapelle, rattachée au couvent des Dames de l’Espérance au XIXe siècle, fut construite juste derrière l’ancienne chapelle. Cette dernière fut désaffectée et transformée en habitation [Base POP, IA00071350].

 

Saint-Ciquault

Cette chapelle était située sur les ponts de Tours, au sud de l’arche du même nom sur les ponts de bois. Sa dernière mention remonte à 1489. Peut-être fut-elle démolie et remplacée par une croix après cette date [Boisseuil, 1992, p. 32].

 

Bibliographie

Boisseuil Didier, « Le pont sur la Loire à la fin du Moyen Âge », dans Recherches sur Tours, Vol. 6, Tours, 1992, p. 13-77.
Fleury Gérard, Tours, ancienne chapelle Saint-Libert. Analyse archéologique de bâti, 2014.
Gorry Jean-Michel, Historique de la Chapelle Saint-Libert, article publié en ligne sur le site de la Société archéologique de Touraine.
Malenfant Morgane, Contribution à l’étude du vitrail au XVe siècle : les baies 6 et 8 de l’église paroissiale de Notre-Dame-la-Riche de Tours, Mémoire de Master 1 sous la direction de Pascale Charron, Université de Tours, Tours, 2016.
Logeais Martin, Histoire des rues de Tours d’après un manuscrit de Logeais appartenant à la Bibliothèque publique […], augmentée d’un nouveau plan général de la ville depuis l’annexion de Saint-Étienne, Tours, Ed. J. Grassien, 1870.
Riou Samuel et Dufaÿ Bruno, Le site de la Chapelle Saint-Libert dans la Cité de Tours, Mémoires de la Société archéologique de Touraine, T. 73, 2016.